Des fenetres du chateau d'où elle guettait le retour de Pat parti faire quelques bonnes affaires sur les marchés franc comtois en attendant que tout soit pret pour l'heraulderie, elle vit un homme tomber de cheval. Le soleil printanier donnait des reflets dans les vitraux, elle distinguait mal le cavalier. Son sang se figea en reconnaissant la monture, après tant de chevauchées cote a cote, aucun doute ne planait sur la bete.
Allez chercher un medecin , hurla t elle a l'assemblée completement ignorante de ce qui se passait, tout en avalant les centaines de metres de couloirs, de salles et d'escaliers la menant a l'exterieur.
Agenouillée, elle posa la tête du blessé sur elle, dégagea le visage des meches claires engluées de sueur et de poussiere. Ses lévres étaient presqu'aussi pâles que son teint, les yeux dangereusement enfoncés dans les orbites. C'étaient là deux signes alarmants quant au pronostic vital.
Tout en prononçant son nom d'abord doucement pour atteindre presque le cri, elle tenta de voir l'etendue des plaies. Les fibres étaient collées à la peau, mélangées aux plaies, au sang, a la chair ouverte. Preferant ne pas toucher risquant de commettre un impair, elle se resolut à attendre de l'aide pour le transporter dans sa chambre.Elle prit la main inerte de son ami dans la sienne et la plaqua contre sa joue
Pat! reveille toi, bon sang! Ce ne sont pas quelques voyous qui auront raison de toi! Sa gorge se serrait , les sons de sa voix ne passaient plus qu'en un maigre murmure
Tu m'as promis...tu m'as promis.. Tu n'as pas le droit de m'abandonner
Un galop soutenu les frola, le jeune commis de cuisine dévorait les quelques lieues qui les séparaient du village en quete du medicastre